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Les injections de toxine botulique

26/01/2024

Qu’est ce que la toxine botulique ?

Il s’agit d’une protéine secrétée par une bactérie, le Clostridium Botulinum. Elle a été identifiée comme responsable du botulisme (paralysie généralisée) il y a un siècle, en cas de défaut de stérilisation des bocaux de conserves. Depuis, elle a été étudiée, isolée et épurée, de sorte de pouvoir de nos jours s’en servir en thérapeutique à des doses infimes pour la relaxation réversible de certains muscles excessivement contracturés. C’est cette propriété de relaxation musculaire qui est utilisée en thérapeutique dans des indications multiples et variées, comme la spasticité des bras ou des jambes de l’adulte et de l’enfant, les hyperactivités vésicales, les dystonies cervicales, le spasme hémifacial, la douleur… Elle peut également être utilisée pour diminuer une hypersécrétion des glandes salivaires responsable d’une hypersalivation gênante.

A quoi cela sert ?

L’injection de toxine botulique au sein d’un muscle permet le relâchement de celui ci et dans le cadre de séquelle neurologique, d’empêcher la contraction inappropriée spasticité, contracture, dystonie…) de ce muscle. Les objectifs thérapeutiques possibles sont de différentes natures, ils doivent être déterminés en concertation lors de la consultation avec votre médecin MPR. Par exemple : soulagement d’une douleur, amélioration de la marche, facilitation de certains gestes ou de soins quotidiens (toilette, habillage…)

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Comment est pratiquée l’injection de toxine botulique ?

L’infiltration se fait par injection intra-musculaire après dilution de la toxine dans du sérum physiologique. Les doses et sites d’injection varient selon votre gêne fonctionnelle et votre demande. Le repérage du muscle ciblé peut se faire par échographie ou par électrostimulation. Un produit antalgique ou l’inhalation d’un gaz relaxant (MEOPA) peut vous être proposé, après avis de votre médecin, pour limiter les éventuelles douleurs liées à la piqûre

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Les résultats attendus

Le résultat à attendre d’un traitement par toxine botulique est personnalisé, les objectifs ont été fixé individuellement en consultation. Le délai d’efficacité est variable. Dans la grande majorité des cas, il commence à apparaitre dans les jours qui suivent l’injection (1 à 8 jours, parfois plus). Cet effet dure quelques semaines : 2 à 6 mois selon les patients et il est totalement réversible. Cela explique la nécessité de répéter les injections à intervalles réguliers, en général tous les 3 à 6 mois, si la gêne persiste. En cas de nouvelle injection, les objectifs à atteindre, les muscles choisis et les doses utilisées doivent être réévalués, en fonction du résultat de la précédente injection et de l’évolution de votre situation. La dose maximale qui peut être injectée en une fois est limitée. Pour cette raison il sera parfois nécessaire de choisir entre les muscles qui auraient besoin d’être traités, de sorte de traiter efficacement les plus gênants.

Quels sont les effets secondaires ?

Les effets indésirables sont peu fréquents. L’infection (introduction accidentelle de microbes) au site d’injection est très rare en raison des précautions d’hygiène qui entourent le geste. Un hématome sous cutané ou musculaire à l’endroit de la piqure est possible. Ils disparaissent en une à deux semaines. Des effets indésirables plus sévères, liés à la diffusion de la toxine à distance du site d’administration, ont été rapportés (faiblesse musculaire excessive), dont certains particulièrement exceptionnels ont pu être graves (troubles de déglutition, détresse respiratoire pouvant nécessité une hospitalisation). Ce traitement est utilisé depuis plus de quinze ans dans le monde, y compris chez des enfants à partir de 2 ans, et il n’a pas été décrit d’effets à long terme lors de la répétition des injections.

Cas particuliers: en cas de grossesse, en l’absence de données sur l’innocuité de la toxine en cas de grossesse et d’allaitement, ces circonstances constituent des contre-indications au traitement. En cas de traitement anticoagulant : la balance bénéfice/risque entre le risque de saignement lié à l’injection et le risque d’arrêter ou de modifier votre traitement anticoagulant sera évalué au cas par cas par votre médecin prescripteur